Claire Chevrier
Spazio di Rappresentazione


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Gilles Peyroulet & Cie a le plaisir d'annoncer la nouvelle exposition de Claire Chevrier à la galerie du 20 novembre 2008 au 17 janvier 2009.
L'exposition proposera une douzaine de photographies grand format en couleurs réalisées par l'artiste à Rome et sa banlieue en 2007-2008 lors de sa résidence à la Villa Medicis.


SPAZIO DI RAPPRESENTAZIONE

À l'occasion de sa résidence à la Villa Médicis, Claire Chevrier a cherché à cartographier la cité romaine au moyen de ses photographies. Pendant près de douze mois, elle a arpenté le territoire de la capitale italienne et ses entours afin de rendre compte des différents espaces qui la constituent, loin des clichés touristiques généralement circonscrits au quartier historique. Sans souci d'exemplarité, les lieux sélectionnés déterminent alors une identité - sous une forme elliptique ou fragmentaire - à même d'évoquer la complexe diversité d'un milieu urbain et de ses abords plus ou moins administrés.
Dans le cadre de cette exposition, il est ainsi possible de voir l'intérieur de la basilique de Saint- Jean de Latran, le bloc d'immeuble moderniste de Corviale construit par l'architecte Mario Fiorentino dans les années 1970, le Stade olympique créé en 1953 en plein coeur du Forum italien, ou encore un campement de gitans près du Tibre et une carrière de travertin. Chacun de ces environnements présente une géographie spécifique et connaît une histoire qui lui est propre. Mais leur association trace en filigrane la reconstitution partielle de la topographie culturelle de Rome. De la sorte, le travail de Claire Chevrier peut être interprété sous l'angle de la description. Reste que cette dimension descriptive ne suppose pas le prolongement de la croyance en l'enregistrement littéral de la réalité.
Spazio di rappresentazione : espace de représentation. Le titre générique utilisé pour la plupart de ses images traduit explicitement une mise à distance du réel qui s'observe à travers le vide des premiers plans. Cet espace laissé libre de tout objet permet un recul par rapport au motif ou à la scène visible plus loin. Il invite le spectateur à ne pas s'engager pleinement dans l'image sur le mode de la projection. Un tel refus du processus empathique - qui participe au principe de l'illusion - témoigne de la volonté de Claire Chevrier de repousser la transparence de la reproduction photographique au profit de l'affirmation d'une construction visuelle. La photographie est ici comprise comme une composition structurée, et non comme un simple document de ce qui aurait été perçu et enregistré. Cette organisation du cadre n'apparaît pas cependant de façon ostentatoire. Les images de Claire Chevrier ne cherchent pas à faire valoir une rigoureuse objectivité en privilégiant la technique numérique dans sa capacité à prélever des fragments du monde avec une implacable précision graphique. Elles sont dépourvues de toute plasticité artificielle et écartent la fascination pour une indifférence étrangère à l'oeil humain.

Fabien Danesi, juillet 2008
Extrait du texte du catalogue à paraître en mars 2009 – Silvana éditoriale, Milan

Claire Chevrier sera exposée au Musée des Beaux Arts de Nantes en mars 2009 et au Centre de la Photographie (CPIF) à Pontault-Combault à l'automne 2009.